Fragilité extrême de l’auteur, 20 avril 2020

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Samedi 18 avril 2020, un article paraît dans un journal local : « Les libraires, secteur déjà fragile plongé en pleine série noire ». En illustration, une photo prise lors d’une de ces dernières Comédies du livre avec mon profil au premier plan.

Certains me reconnaissent. Coups de fil, mails. Est ce que c’est toi sur le journal ? Je n’étais pas au courant bien sûr. Et puis on me procure le feuillet du journal. On y parle du secteur librairie sévèrement impacté par la crise du Covid 19. Juste au-dessous, un autre article à propos des éditeurs. Mais qu’en est-il des auteurs ? de leur création ? de leur survie matérielle ?

Les salons, les rencontres, les lectures publiques sont annulés, les projets reportés aux calendes grecques. Je me sens comme engagée dans une impasse. Sans air, sans issue. Pulsion vivre, mon dernier livre, dort dans ses cartons. Misère. Il n’y a rien à faire sinon patienter, reporter à plus tard le désir de parler de lui, de le faire connaître. Bricoler en attendant. Ruminer. Vivre avec ce qu’on a. Pas de folles dépenses, en fait pas de dépenses du tout. Attendre. Se débrouiller pour envoyer quelques exemplaires par la Poste à ceux qui le commandent, en espérant qu’ils arrivent un jour à destination. Si possible, quand ça vient, écrire sur Terrain Fragile  (mon blog n’a jamais aussi bien porté son nom). Accueillir les réactions des fidèles, des amis, et m’en nourrir jusqu’à demain…

Merci à tous mes proches, amoureux de mots et de livres, qui constituent mon soutien quotidien.

 

Légende de la photo : L’annulation des gros salons comme ici la Comédie du livre, est un coup rude pour les professionnels –  J-M Mart – Midi Libre, 18 avril 2020

 

 

Cet article a 7 commentaires

  1. Anne Dejardin

    François Bon l’a bien reçu puisqu’il l’a déballé en direct. Lol. Beau nom de blog et très beau titre de livre.

  2. lalèque

    j’aime bien te rencontrer, l’image est aussi importante que les mots par ces temps difficiles.

    au-delà des mots, il y a le silence et les fleurs qui fidèlement nous entourent et nous permettent de respirer leur parfum… je t’embrasse
    jacqueline

  3. Sonia

    Quel plaisir de voir ta bouille comme tu dis ! Mais c’est là qu’on se rend compte aussi avec le recul que l’on s’habitue progressivement à l’inacceptable. Où est le temps des livres qu’on feuilletait sans arrière pensée du virus, des queues sans respecter les distances de sécurité ? Au delà du sens profond de l’article auquel je souscris, ce sont bien les images qui m’interpellent. Mais je suis une visuelle comme chacun sait ! Courage à nous tous et à toi en particulier chère amie Françoise…

    1. Jacqueline Vincent

      La peau condamnable désormais pour caresser un livre qui nous attend dans une Librairie, un Salon, une Rencontre d’Auteur… Une malédiction qui touche d’abord l’Auteur déjà très souvent oublié dans la chaîne culturelle et littéraire… Nourriture vitale au même titre que le pain et l’eau, le livre et son Auteur doivent encore et toujours nous porter vers l’urgence d’une découverte dont il a tant besoin…en lisant sans modération… Jacqueline.

  4. roger marie jeanne

    je t’embrasse fort de ta chère région de Pornic

    1. François Szabo

      Le plus précieux, le plus raffiné, le plus rare à la fois intime et délivré au lecteur qui accepte de ne percevoir le meilleur qu’avec une certaine empathie, patience et grande attention. Ce lien si ténu qui fait la valeur d’une aventure humaine et artistique inégalable, nous devons, comme l’huître, sécréter de la nacre pour annihiler le virus en l’enrobant. Opération longue et exigeante qui fait de la création une perle unique.

  5. Conti Lydia

    Oui, on peut parler de fragilité puisque tous les évènements culturels sont annulés. Aussi bien pour les auteurs que pour les intermittants du spectacle, les restaurateurs, les patrons de bar et tant d’autres.
    J’espère de tout coeur que tes livres qui dorment dans les cartons retrouvent tes lecteurs fidèles et que d’autres manifestations feront encore augmenter leur nombre afin que cette mauvaise période ne soit plus qu’un souvenir. Parce qu’il faut bien vivre .
    Faire connaître ton livre sera le premier objectif dès que ce cauchemar sera derrière nous et je serai toujours à tes côtés pour t’y aider dans la mesure de mes possibilités.

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