récit
collection Petites Proses, juin 2023

illustration de couverture : Feuillage, Henri Matisse, 1949

Cet attachement qui relie les deux femmes de ce récit est indéfectible, il survit à toute forme d’événement ou d’accident. Il survit à l’eau et au vent. Il survit à l’éloignement et à la fièvre. C’est une histoire de corps qui porte, de chair qui enfante. L’une de ces femmes reste attachée au lieu où s’est toujours déroulée la vie pour elle et pour sa famille tandis que l’autre née d’elle n’a qu’une soif : partir loin, se détacher de la branche. Un besoin, un destin — devenir elle-même. Et elles n’auront de cesse de se perdre et de se rejoindre dans les lacis du réel, du rêve et du demi-sommeil.

quoi de la genèse du récit

On ne sait pas comment ça prend, un texte…

On écrit mais on ignore encore « si ça va tenir », si les fragments vont devenir livre, si l’idée de voyage va faire son chemin…

Cette fois, au début il y a eu toutes les villes du monde découvertes depuis ma jeunesse qui ont rameuté des images. Au début aussi, il y a eu « elle » qui marchait. Elle marchait dans l’une ou l’autre ville, elle se cherchait d’un continent à l’autre, elle avait dû se perdre très jeune. Ensuite l’autre voix est venue et s’est mise à parler de cette façon-là : « tu sais, j’aurais fait n’importe quoi pour te rejoindre… » Et c’est à ce moment-là que ça s’est passé, la deuxième voix a donné de l’existence à l’autre qui marchait dans les villes.

J’ai aimé cette émergence des personnages, cet équilibre à trouver entre les deux femmes, les deux musiques… la musique des arbres, la musique de la mer et du vent dans l’herbe… un lieu m’est revenu en mémoire, un lieu où j’ai vécu des jours puissants et particuliers au bord de l’océan indien…

présentation vidéo

écho de lecture de Philippe S. (décembre 2025)

« Dans l’épuisement heureux qui a suivi un après-midi en clown […] je me suis trouvé à passer la soirée dans un train de retour de Cahors vers Toulouse.
Ce lieu où tu aurais prévu de te rendre n’a pas de nom m’a offert une compagnie de voyage idéale. De temps en temps, le sommeil me gagnait et me faisait donc lire les pages de ce grand voyage comme dans un rêve… Bien sûr, j’ai eu le temps de me demander, au début, quels pouvaient être, dans ta vie, les échos de ces lieux précisément évoqués (New-York, Helsinki, Katmandu, Cherbourg, etc.) dont certains que je connais, ce qui est toujours piquant ! Mais je me faisais un peu honte d’avoir envie de savoir ça, comme si j’essayais de forcer tes secrets alors qu’il suffisait de se laisser porter par ton écriture…
Et au fil de ce double voyage – en train et en pages – je me suis laissé porter, les précisions de lieu d’ailleurs se sont estompées, laissant toute place au voyage lui-même, finalement. Et les échos que j’ai trouvés ont été finalement ceux d’éléments de ma propre vie… Comme la maladie au cœur du voyage, comme cette pratique du dessin, qui est mienne aussi, dessin sur des carnets emportés en voyage… A l’arrivée en gare de Toulouse-Matabiau, livre achevé, je ne savais plus trop quelles étaient l’heure ni la saison et plus trop où j’arrivais non plus. Mais j’étais bien.

images

on peut le trouver auprès de l’autrice
ou sur Amazon ici

Une présentation sensible de l’ouvrage par l’ami auteur Vincent Francey en vidéo sur son site dans son journal de lectures… un grand merci à lui…